Samedi 27 Août 2011  
Projet Montréal lance une pétition pour amasser des signatures afin d’entamer une réflexion vers l’adoption d’une stratégie pour mieux encadrer la pratique de l’agriculture urbaine afin qu’elle soit exploitée à son plein potentiel à Montréal.





























« Tipis de briques »
Le panorama d’une existence amérindienne urbaine
La Maison de la culture présente cet été deux grands artistes autochtones
Article mis en ligne le mercredi 22 juin 2011

 
Photo: Marie Cicchini

L’artiste Raymond Dupuis, Wolustuk (Malécite)

Raymond Dupuis, Wolustuk (Malécite), présente à La Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grace une grande murale qui tente, dans une quête identitaire, de redonner forme aux territoires oubliés et perdus des autochtones dans les territoires urbains.

Ce résidant de Côte-des-Neiges a présenté au-delà de 30 expositions individuelles à Montréal et à New York, en plus de participer à de nombreuses expositions collectives au Québec, au Canada et à l’étranger. Il a acquis sa formation à l’Institut des arts appliqués de Montréal et il puise son inspiration principale surtout dans les mythologies amérindiennes du sud-ouest des États-Unis.

Pour cette œuvre, ce métis originaire de Nouvelle-Écosse s’est intéressé à la trace des autochtones dans les territoires urbains. Il s’agit d’une quête identitaire pour lui, pour ses ancêtres et pour les autochtones qui vivent en ville et qui ont un peu perdu leur propre trace.

Pour se réapproprier cette présence autochtone, l’artiste calligraphie son long parcours d’Amérindien dans Hochelaga/Montréal en un lent panorama de son existence urbaine. Il en dessine la territorialité mnémonique dans une murale de près de 90 pieds.

Cette territorialité s’exprime à travers une série d’œuvres amalgamant huiles, collages et photographies, toutes créées entre 2005 et 2010. Artistiquement assemblés bout à bout, pas forcément en ordre chronologique, ces tableaux forment la murale qui constitue en quelque sorte un journal personnel tout en photos et en calligraphie inspirée de communautés autochtones d’ici et d’ailleurs.

L’artiste joue avec des matériaux reliés au monde moderne et avec la calligraphie de tradition autochtone qui le ramène à ses racines. Chaque tableau présente un endroit où l’artiste a vécu une partie de sa vie, le territoire urbain qui aide à s’en souvenir. Il joue également beaucoup sur l’idéalisme et le réalisme. Des éléments évoquent l’utopie du territoire.

« L’importance pour moi d’exprimer et de retracer l’urbanité de mon peuple prend racine dans le fait de la dispersion de la nation malécite sur l’ensemble du territoire québécois », ou encore: « Mes œuvres soufflent sur les doutes, les errances et les difficultés d’être autochtone dans l’expérience urbaine », dit-il.

Cette exposition multi médias est l’aboutissement d’un projet que Raymond Dupuis chérissait depuis longtemps.

Jacques Néwashish : « Carbone régénérateur »

La Maison de la culture présente également jusqu’au 13 août l’œuvre du peintre graveur Jacques Néwashish, « Carbone régénérateur », une installation faite de morceaux d’arbres, de pierres et autres artéfacts venant des grands feux de forêts à l’été 2010 qui ont entouré dangereusement les réserves de Manawan et Wemotaci des Atikamekws en Haute-Mauricie. Avec ces artéfacts, l’artiste a entamé un cycle de revitalisation dans le but de créer son installation, c’est-à-dire l’environnement dans lequel il va intervenir en rythmes et en sons de manière ponctuelle tout au long de l’exposition.

Peintre et graveur, Jacques Néwashish gère également un site de vie traditionnelle à Coucoucahe en Haute-Mauricie. Une intelligence attentive aux êtres imprègne son œuvre. Tant par son art que par son engagement auprès des siens, c’est un créateur sensible et engagé qui demeure un homme libre encore d’accorder sa respiration à celle de la terre.

Les exposition de Raymond Dupuis et de Jacques Néwashish sont présentées en collaboration avec le festival Présence Autochtone organisé par Terres en vues à la Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grace jusqu’au 13 août. Le sociologue critique Guy Sioui Durand, Wendat (Huron), théoricien, critique d’art et commissaire indépendant, donnera une conférence sur ces artistes le 4 août à 20 h.

[ Marie Cicchini ]





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