Samedi 27 Août 2011  
Projet Montréal lance une pétition pour amasser des signatures afin d’entamer une réflexion vers l’adoption d’une stratégie pour mieux encadrer la pratique de l’agriculture urbaine afin qu’elle soit exploitée à son plein potentiel à Montréal.



























Les belles musiciennes et le bon géant Gargantua
Article mis en ligne le jeudi 12 mars
 
Photo Courtoisie
Angèle Dubeau et son violon, le « Des Rosiers », fabriqué en 1733 par Stradivarius.
La violoniste de renommée internationale Angèle Dubeau et son ensemble La Pietà ont puisé leur inspiration du côté de François Rabelais et du compositeur Jean Françaix pour nous offrir Gargantua et autres plaisirs, sur l’étiquette Analekta.
Sous la narration d’Albert Millaire, les Inestimables Chroniques du bon géant Gargantua nous transportent dans l’univers éclaté et désinvolte de l’un des grands humanistes de la Renaissance. « Rabelais, pour moi, c’est l’abondance qui devient décadence. Il n’y a pas de limites! » raconte Angèle Dubeau, qui réside à Westmount.
Les plaisirs se poursuivent avec L’heure du Berger, une musique de brasserie au goût de pastis. Les vieux beaux, La belle Otéro et Les petits nerveux composent les trois mouvements d’une musique qui tangue, comme les corps mous réchauffés par l’alcool.
Enfin, la Sérénade B E A complète ce portrait musical de Jean Françaix sur une note à la fois drôle et triste. Un riche Hongrois avait commandé une sérénade pour l’offrir à sa bien-aimée Béatrice, en cadeau de mariage. Le compositeur a alors choisi les trois premières lettres du prénom de la belle pour en faire le thème musical (B = si, E = mi, A = la). Au moment de livrer son œuvre, il apprend que le couple a rompu. Il écrit alors un dernier mouvement empreint de tristesse et remet le tout à l’homme esseulé.

Plaisir, humour et raffinement
Angèle Dubeau est toujours à la recherche de nouveaux répertoires à faire connaître au public. « Quand je décide de consacrer [un disque] à un compositeur, j’y vais vraiment à fond, je m’alimente de tout ce que je peux trouver. Je me suis aperçue que le mot plaisir revient très souvent dans les propos de Jean Françaix. Il a un humour fin, sa musique est une série d’images. »
Dans la pièce Gargantua, on entend la chevauchée, la salve des fusils et les coups de bâton, comme si on y était. « La musique, comme le disait Françaix, va au-delà du texte. Ça devient une caricature musicale, mais dans le bon sens ».
C’est en cherchant sur Internet, un soir, qu’elle est tombée sur L’heure du Berger. L’œuvre avait été enregistrée pour instruments à vent, mais sa version originale pour cordes et piano était introuvable.
Qu’à cela ne tienne, cette embûche n’était pas de taille pour arrêter une violoniste aussi curieuse.
« Je jubilais, je me disais, ça y est, je suis sur un bon filon. J’ai gratté longtemps, pour finalement tomber sur le fils de Jean Françaix. Il a été extraordinaire, car il m’a envoyé des articles sur son père, quelques-uns de ses écrits et des entrevues transcrites qui parlent de son œuvre et de sa vie. »

La scène
Angèle Dubeau et les huit musiciennes de La Pietà ont lancé Gargantua et autres plaisirs le 24 février dernier à la Place des Arts, lors du festival Montréal en lumière. C’était la première fois qu’elle partageait la scène avec son ami le comédien Albert Millaire.
« Quand j’ai regardé l’ampleur du travail à faire, mon choix s’est arrêté sur Albert. C’était un rôle pour lui. D’ailleurs, il n’a pas été difficile à convaincre! »
Sa vie de violoniste virtuose est réglée comme du papier à musique. Seulement qu’en 2008, elle a sorti cinq disques. Mais elle a besoin de monter sur scène pour garder un certain équilibre. « Ça va de soi que je serais malheureuse comme musicienne de ne faire que des enregistrements sur disque. La carrière discographique va de pair avec la carrière de concerts et de tournées. Les deux s’alimentent. »
Avec La Pietà et Albert Millaire, Angèle Dubeau partira en tournée au Québec pour présenter le spectacle Gargantua durant les mois de mars et d’avril. Fidèle à son rythme de travail soutenu, elle nous promet déjà un disque pour l’automne.

[ Émilie Russo ]





Accueil | Westmount | Côte-des-neiges Notre-Dame-de-Grâce | Annuaire
Copyright © Tout droits réservés 2007. www.lesactualites.ca